Les Présidents

Félix Houphouët-Boigny a été le premier Président de la République de Côte d'Ivoire, de 1960 à 1993. Cette présidence plonge ses racines dans les diverses responsabilités politiques assumées par Félix Houphouët-Boigny dès les années 1930.

Né le 18 octobre 1905 à N'Gokro, future Yamoussoukro, décédé le 7 décembre 1993 à Yamoussoukro. Originaire d'un royaume akouè appartenant au groupe Akan de l'ethnie Baoulé, il est le petit-neveu de la reine Yamousso, qui donnera son nom à la ville de Yamoussoukro, aujourd'hui capitale de la Côte d'Ivoire. Instituteur, diplômé de l'école William-Ponty de Gorée, au Sénégal, il préférera la médecine, sortant major de sa promotion en 1925. Militant engagé, succédant à son frère décédé, il deviendra en 1939 chef du royaume akouè, qui recouvre un canton de trente-six villages. Ce sera son entrée en politique. À cette époque, également, il reprend la plantation familiale, l'une des plus importantes du pays. En 1945, il est élu député à l'Assemblée constituante française. Il décide alors d'ajouter boigny, « le bélier », à son nom, devenant ainsi Félix Houphouët-Boigny. « Le Bélier » sera un autre de ses surnoms, symbole de son pouvoir et de sa force de dirigeant. Six fois ministre d'État du général de Gaulle sous les IVe et Ve Républiques, élu président du Grand Conseil de l'Afrique occidentale française (AOF) en 1957, investi Premier ministre du premier gouvernement de Côte d'Ivoire par l'Assemblée législative le 30 avril 1959, Félix Houphouët-Boigny accède à la souveraineté nationale de la République de Côte d'Ivoire le 7 août 1960.

Henri Konan Bédié assure la présidence de la République de Côte d'Ivoire de 1993 à 1999. Tout d'abord par intérim, suite au décès du Président Houphouët-Boigny, puis élu lors de la présidentielle de 1995.

Henri Konan Bédié devient alors le deuxième Président de la République de Côte d'Ivoire.

Né le 5 mai 1934 à Daoukro, en pays Baoulé, Il étudie le droit et l'économie à l'université de Poitiers, en France, puis de Dakar, au Sénégal.

Nommé Ambassadeur aux États-Unis de 1961 à 1966, il devient Ministre des Finances de 1966 à 1977. En 1980, il est élu Président de l'Assemblée Nationale.

Le 24 décembre 1999, il est renversé par un coup d'État.

Exilé en France, il revient en Côte d'Ivoire en 2001 pour participer au Forum de réconciliation nationale.

En 2010, il est investi par le PDCI-RDA pour se présenter à la présidentielle. Après avoir longtemps été à la tête du Parti Démocratique de Côte d'Ivoire, il a annoncé son retrait de la politique. Il est surnommé « le Sphinx ».

Le 1er août 2023, le Président Henri Konan Bédié décède à Abidjan, à l'âge de 89 ans.

Robert Guéi a été Chef de l'État de Côte d'Ivoire de décembre 1999 à octobre 2000, suite au coup d'État qui a renversé le Président Henri Konan Bédié.

Né le 16 mars 1941 à Kabakouma, dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, Robert Guéi est un militaire de carrière. Il intègre l'armée ivoirienne et gravit les échelons pour devenir général.

Le 24 décembre 1999, alors qu'il est chef d'état-major des armées, il prend la tête d'un coup d'État militaire qui renverse le Président Henri Konan Bédié. Il devient alors Chef de l'État et président du Comité national de salut public.

Sous son régime, il promet de restaurer la démocratie et organise des élections présidentielles en octobre 2000. Cependant, il tente de se maintenir au pouvoir en annonçant sa victoire avant même la publication des résultats, ce qui déclenche des manifestations populaires.

Le 25 octobre 2000, face à la pression populaire et après la victoire de Laurent Gbagbo aux élections, Robert Guéi est contraint de quitter le pouvoir. Il se réfugie dans sa résidence avant de s'exiler.

Robert Guéi revient en Côte d'Ivoire en 2002, au début de la crise politico-militaire. Le 19 septembre 2002, il est assassiné avec sa femme et plusieurs membres de sa famille lors des événements qui marquent le début de la rébellion armée dans le pays.

Sa mort tragique fait de lui une figure complexe de l'histoire ivoirienne, à la fois acteur du coup d'État de 1999 et victime de la crise de 2002.

Laurent Gbagbo a été le troisième Président de la République de Côte d'Ivoire du 26 octobre 2000 au 11 avril 2011.

Né le 31 mai 1945 à Gagnoa, dans le centre-ouest de la Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo est un historien et homme politique ivoirien. Il est diplômé en histoire de l'Université de Paris VII et de l'Université d'Abidjan.

Militant de gauche, il s'oppose au régime du Président Félix Houphouët-Boigny et fonde en 1982 le Front populaire ivoirien (FPI), parti d'opposition. Il est emprisonné de 1992 à 1993 pour ses activités politiques.

En octobre 2000, après le coup d'État de Robert Guéi, Laurent Gbagbo remporte l'élection présidentielle face à Robert Guéi qui tentait de se maintenir au pouvoir. Il devient ainsi le troisième Président de la République de Côte d'Ivoire.

Son mandat est marqué par une crise politico-militaire qui éclate en septembre 2002, avec une rébellion qui prend le contrôle du nord du pays. Le pays se divise alors entre le sud, contrôlé par le gouvernement, et le nord, contrôlé par les rebelles.

En 2010, à l'expiration de son mandat, une élection présidentielle est organisée. Laurent Gbagbo affronte Alassane Ouattara. La Commission électorale indépendante (CEI) et les observateurs internationaux déclarent Alassane Ouattara vainqueur, mais Laurent Gbagbo conteste les résultats et se proclame réélu.

Cette situation provoque une crise post-électorale de plusieurs mois, avec des violences qui font des milliers de morts. En avril 2011, avec l'appui de la communauté internationale et des forces de l'ONU, les forces fidèles à Alassane Ouattara prennent le contrôle d'Abidjan et arrêtent Laurent Gbagbo.

Laurent Gbagbo est ensuite transféré à La Haye où il est jugé par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité. Il est acquitté en 2019 et libéré sous conditions. Il retourne en Côte d'Ivoire en juin 2021.

Malgré son retour, Laurent Gbagbo reste une figure politique importante en Côte d'Ivoire, continuant à influencer le paysage politique ivoirien.

En avril 1990, alors que la Côte d'Ivoire est secouée par une crise sans précédent, le Président Félix Houphouët-Boigny l'appelle à ses côtés, d'abord en qualité de Président du Comité Interministériel de Coordination du Programme de Stabilisation et de Relance Économique, puis le 7 Novembre 1990, comme Premier Ministre, Chef du Gouvernement.

Au décès du Président Houphouët-Boigny, le 7 décembre 1993, Alassane Ouattara retourne au FMI, où il est nommé Directeur Général Adjoint, en juillet 1994.

En juillet 1999, il met fin à son engagement auprès du FMI et rentre en Côte d'Ivoire pour prendre la tête du Rassemblement des Républicains de Côte d'Ivoire (RDR).

Le 21 Mai 2011, il est élu 4e Président de la République avec 54,10 % des voix. Une fois au pouvoir, il met en place de nombreuses réformes économiques qui vont transformer la Côte d'Ivoire et améliorer les conditions de vie des Ivoiriens.

Grâce à ce bilan positif, Alassane Ouattara est réélu le 25 octobre 2015, dès le premier tour, avec 83,66% des voix, pour un deuxième mandat.

En 2020, suite au décès tragique d'Amadou Gon Coulibaly, candidat désigné du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), à quelques mois de la présidentielle, Alassane Ouattara se voit contraint de revenir sur sa décision et se présente à l'élection présidentielle. Il l'emporte au premier tour, à l'issue d'un scrutin réunissant 95 % des suffrages.